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    Le marché du café illustre à la fois la mondialisation de l'économie et les réseaux qui structurent un commerce organisé depuis longtemps déjà. Aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres,  le café est consommé très couramment. Présent dans notre vie de tous les jours, le café apparaît comme un produit banal dans notre société. Or, le café est la deuxième marchandise la plus échangée dans le monde après le pétrole. Il demeure donc un enjeu économique et social important pour les pays producteurs et pour tous les acteurs de la filière. Il est aussi un exemple des échanges inégaux entre pays en développement, pays producteurs de café, et pays riches, contrôlant sa commercialisation. À ce titre, il fait l'objet de tentatives de régulation des échanges au profit des acteurs les plus défavorisés.


 

Cinq grands torréfacteurs occidentaux dominent le marché du café

 

Cinq sociétés des pays du nord achètent à elles seules plus de 50 % de la production mondiale de café vert, nous pouvons par exemple citer les FTN (Firmes Transnationales) suivantes : Nestlé – Suisse –, Kraft Jacobs Suchard – États-Unis –, Sara Lee – Pays Bas –, Procter & Gamble – États-Unis –, Lavazza – Italie. En effet, le café n'est pas directement transformé dans les pays producteurs. Les géants de l'agroalimentaire qui dominent le marché l'achètent non torréfié et le font acheminer par voie maritime vers les pays consommateurs où il est transformé selon le goût des clients. L'Allemagne, qui ne produit pas un grain de café, représente ainsi 11 % des exportations mondiales de café soluble.

Les transnationales peuvent aussi stocker le café qui se conserve mieux lorsqu'il n'est pas transformé. Elles ont un poids important sur le marché et peuvent imposer leurs prix aux petits planteurs. Dans ce contexte, les pays producteurs ne perçoivent plus que 3 à 7 % du prix des ventes contre 30 % dans les années 1980. En ce sens, le marché du café est tout à fait représentatif des marchés des matières premières produites dans les pays du sud : ce sont des marchés dominés par les pays du nord.  
Le café est la deuxième production mondiale derrière le pétrole et fait vivre 25 millions d’individus dans le monde. Le premier pays producteur est le Brésil avec 1,6 million de tonnes, puis la Colombie (0,8 million de tonnes) ; viennent ensuite l’Indonésie, le Mexique, la Côte d’Ivoire et le Kenya. Tous les pays producteurs de café se situent entre les tropiques du Cancer et du Capricorne, pour des raisons climatiques. La production mondiale annuelle est de 128 millions de sacs (60kg) (en 2009). Ci-dessous, une carte présentant les principaux pays producteurs de café :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les principaux pays producteurs de café

La filière du commerce équitable se développe en vue d'améliorer les revenus des producteurs

 

Le commerce équitable reprend un principe de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme : « quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant, ainsi qu'à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine ». Les labels du commerce équitable achètent donc le café directement aux petits producteurs en payant un prix juste, qui peut être au-dessus de celui du marché, et en leur assurant des revenus convenables. Ils suppriment les intermédiaires, ce qui leur permet de vendre leurs produits à un tarif juste un peu plus élevé que la moyenne. Ils s'engagent également à acheter les productions sur du long terme afin de garantir des revenus stables aux producteurs. Ces labels communiquent beaucoup autour de la solidarité nécessaire entre consommateurs du nord et producteurs du sud.

Par exemple Max Havelaar est une branche de l'association internationaleFairtrade Labelling Organizations International (FLO). Max Havelaar est actuellement l'un des principaux acteurs du commerce équitable. Selon les pays, ses homologues ont des noms différents : Max Havelaar (France, Suisse, Pays-Bas...), Transfair (Allemagne, États-Unis, Canada), Fairtrade (Royaume-Uni, Irlande...).  Cette association de solidarité internationale a pour but d’utiliser le commerce pour donner à des paysans et employés de l’hémisphère sud les moyens de lutter eux-mêmes contre la pauvreté. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décomposition du prix d’un paquet de café

 

    Le commerce du café est donc représentatif des problématiques qui pèsent sur la mondialisation, de même que des inégalités de développement, interdépendances et déséquilibres qui en découlent à l'échelle planétaire.Nous pourrions dire que le commerce du café est entré dans l’air de la mondialisation avec ses bons et ses mauvais cotés. Le café étant à la portée d’une très large partie de la population, ses bénéfices ne reviennent clairement pas assez aux producteurs. De par le fait que le café est produit dans une zone où il n’est pas consommé, les flux et les inégalités Nord/Sud sont très importants.

Histoire

Source :
Le café par Thibaut Castaing, Terminale Scientifique Option Histoire Géographie, Avril 2014

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